« Pas de recette, c’est l’humain »

« Dysfonctionnement cérébral d’origine multifactorielle » : les cas de trouble du spectre autistique (TSA), autrefois considérés comme rares, sont en constante augmentation depuis une vingtaine d’années dans le monde. Et en Suisse romande ? Dans les écoles ?

Riche d’informations sur un trouble dont il y a encore tant à apprendre, le dossier du présent numéro propose plusieurs regards sensibles qui tous relèvent l’importance de l’écoute, du lien et de la collaboration, entre les enfants ( et les adultes ) touché·es, leurs familles, leur entourage et les professionnel·les qui les côtoient.

Une maman, ainsi, raconte une partie de l’itinéraire ( para )scolaire suivi depuis tout petit par son fils autiste. Elle relève que les « débuts avec l’école ont été difficiles » : « notre moteur dans ce parcours avec des partenaires pas toujours vraiment impliqués reste la satisfaction de voir que notre insistance et notre volonté de faire bouger les choses portent des fruits. » ( p. 6 )

Une enseignante en structure spécialisée souligne, de son côté, l’importance du cadre et des routines proposés aux enfants ( p. 8 ), tandis qu’un éducateur social rappelle que, malgré un certain nombre de points commun, chaque personne autiste est différente des autres, demandant un accompagnement différent. « Pas de recette, c’est l’humain ! » ( p. 10 )

Des psychologues participant à une recherche en pédagogie spécialisée ont noté que « le fait d’avoir des intervenant·es de disciplines diverses travaillant auprès de l’enfant est vu plutôt comme une richesse, bien que cela puisse demander plus de coordination et de temps dans la transmission des informations ». ( p. 12 )

« Accompagner des élèves autistes ou d’autres élèves avec des profils atypiques suppose des compétences et des qualités spécifiques : les a-t-on définies ? », interroge pour sa part une enseignante formatrice en autisme ( p. 14 ). Autisme Suisse romande effectivement a observé combien les équipes qui contactent sa Helpline « se sentent démunies lorsqu’elles accueillent en classe un·e élève avec TSA » : « La sensibilisation à l’autisme ( ... ) constitue la première étape pour comprendre le fonctionnement atypique de l’enfant autiste. » ( p. 16 )

Enfin, deux spécialistes australiennes de l’éducation à visée inclusive, pour répondre à la question de ce que peuvent faire les enseignant·es pour rendre leurs classes plus positives pour les élèves autistes, invitent notamment à « comprendre la différence entre l’éducation spécialisée et l’éducation inclusive ».

Bonne lecture.

Nicole Rohrbach, rédactrice en cheffe