D’abord, l’intention pédagogique

On dit que la période de confinement des élèves, au printemps dernier, a révélé combien le numérique est désormais indispensable à l’enseignement. L’est-il aussi pour l’évaluation? En changerait-il la donne?

Aux applications qui notent les seules performances – sans mettre en cause leur éventuelle utilité – notre dossier préfère nettement celles qui permettent de mieux comprendre le processus suivi par l’élève dans son apprentissage; celles qui privilégient le travail collaboratif et/ou l’autonomisation de chacun·e ; celles qui viennent soutenir l’enseignant·e dans ses appuis personnalisés.

Un doux mirage ? Les pratiques d’évaluation par et avec le numérique, partagées dans les pages qui suivent, les réflexions qui en résultent montrent qu’aussi pointues que soient les technologies, en amont, c’est toujours l’intention pédagogique qui alimente l’acte d’apprendre ... et d’évaluer.

Évaluation mutuelle des compétences ( p. 7 ), corrections collectives ( p. 9 ), outils d’évaluation directe ( p. 15 ) : parmi les avantages des plateformes et des logiciels, les praticien ·nes relèvent entre autres la visibilité des échanges, « à la fois source de motivation et de régulation entre les apprenant·es » ( p. 7 ), l’apport souvent ludique du numérique ( p. 16 ). La posture de l’enseignant·e est réinterrogée : qui crée la forme de l’apprentissage et celle de l’évaluation, « pour que l’aspect ‘technique’ ne biaise pas l’évaluation, pour qu’elle soit équitable ? » ( p. 18 ). Le numérique garde les traces, des essais, des erreurs, du temps passé à la tâche, autant de données, toujours en augmentation, qui peuvent être intéressantes à analyser ... par qui ? Dans quel objectif ? Contrôlant ? Formatif ? Certificatif ?

Il « vaut la peine qu’on y réfléchisse avant que les grandes compagnies du web nous imposent leurs standards » ( p. 5 ).

Bonne lecture. Continuons à prendre soin de nous.  

Nicole Rohrbach, rédactrice en cheffe