Quatre ouvrages proposés ici!
Bruno Humbeeck. (2019). «Pour en finir avec le harcèlement. À l’école, au travail sur le Net…» Éd. Odile Jacob.
Hier on parlait de rumeurs, de calomnie, de persécution… À cet arsenal de dénigrement de l’autre, on ajoute aujourd’hui le harcèlement. Que ce soit au travail, sur le Net, à l’école. Une entreprise de démolition qui conduit les victimes à de grandes souffrances morales. Ces stratégies du dominant sur le dominé, de groupes sur un individu, sont analysées ici par un psychopédagogue spécialiste de la gestion du harcèlement scolaire et professionnel. Comment lutter contre toutes les formes d’humiliation? Dans le milieu scolaire, l’auteur préconise une stratégie à trois «tiroirs ». Le premier concerne les règles à appliquer dans les «territoires»: cour de récré, cantine, couloirs, toilettes. Le deuxième dans les groupes: moquerie, brimade, rejet. Le troisième dans la vie en société: injure raciste, vol, agression physique. Toute situation que l’on doit sanctionner comme transgression de nos lois.
La Revue des Ceméa. Vers l’Éducation Nouvelle (octobre 2019). «Je et Nous. L’individu et le groupe». No 576.
Il est intéressant de se plonger dans ce numéro des Ceméa sur un tel sujet, quand on connait la capacité de ce mouvement pédagogique à créer du collectif. Hors école, comme au festival d’Avignon, ou dans l’école. Meirieu y explicite la subtilité du lien entre individu et collectif. Comment une école devient émancipatrice quand elle fait créer du collectif. Quand elle rend possible, tout à la fois, l’apprentissage de la solidarité et de l’autorité, indispensable à une démocratie. Il s’agit de faire éprouver à chacun et chacune l’importance de sa propre responsabilité dans la construction d’un collectif solidaire. Dans une pédagogie de projet, mais aussi en «faisant ensemble» fonctionner la classe, l’école. En se distribuant, à travers de multiples tâches, fonctions et rôles précis, des responsabilités individuelles ayant toutes une influence sur la construction d’un Collectif agissant.
Jean Ravestein. (2019). «Les causes de l’échec scolaire évaluées par les enseignants». Éd. Academia-L’Harmattan.
Huit-mille enseignant·es et encadrant·es français·es, de la maternelle au lycée, répondent à un questionnaire en nuançant leur accord avec cent hypothèses exprimant un facteur pouvant jouer sur la réussite ou l’échec scolaire. La conclusion montre une franche déception face à une population d’enseignant·es n’étant pas un corps enseignant construisant une certaine identité professionnelle leur permettant d’aborder les problèmes ensemble, mais des individus désintégrant cette identité. D’où des oppositions, des clivages, des clans irréconciliables face à la lutte contre l’échec scolaire. Par exemple, comment faire cohabiter dans un même projet éducatif l’enseignant qui, pour améliorer la concentration, veut envoyer les élèves au fin fond de pays déshérités pour leur donner une bonne leçon et celui qui veut les inclure dans l’apprentissage de la médiation? Avec ce seul point commun: la demande de moyens supplémentaires.
Martine Boudet (coord). «Les langues-cultures moteurs de démocratie et de développement». Éd. du Croquant.
L’actualité le montre: les recompositions géopolitiques à la faveur de la mondialisation et de la médiatisation des échanges suscitent un regain d’aspirations identitaires. Négatives quand elles se traduisent par des nationalismes xénophobes voire guerriers, mais positives quand elles prennent des formes démocratiques et progressistes. De telles aspirations harmonieuses et communes sont visibles sur les terrains régionaux. On les voit dans l’actualité écossaise, catalane, corse, mais aussi dans nos montagnes, vallées ou villes helvétiques quand des aspirations linguistico- culturelles et territoriales, enfouies sous la gestion d’appareils d’État et de marchés, renaissent au grand jour. On y découvre alors un désir de paix, d’inclusion passant par un réenracinement dans une culture plus profonde. Les écoles ouvertes à la diversité linguistique devenant moteurs du développement de nos démocraties.
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