1. Florence Lhomme. ( 2020 ). La relation pédagogique. Des clés pour se construire. Col. Pédagogie et Formation.

Prof de lettres en collège et lycée, l’auteure montre, plus que le titre ne l’annonce, ce que signifie « enseigner en pédagogue ». Cet art de rebondir à partir de toute difficulté. Parce que ce qui a été placé au coeur de ce métier, c’est l’humain. Un humanisme rabelaisien qui fait confiance à l’humain. Elle présente ses essentiels de sa pratique de la relation : comment lever les malentendus, écouter les élèves pour les entendre, sortir de l’implicite, passer de la défiance à la confiance, soigner l’espace pour en faire un allié, penser en termes de projet, faire de la coopération un combat avec soi pour lui donner toute la place. Elle fait de l’observation professionnelle de ses élèves et de soi-même au travail, une priorité, à travers des analyses de pratiques en groupe et en solitaire. Ses théories de références sont solides. Ses finalités d’une école du XXIe siècle enthousiastes. Et lucides.

2. Marie-Claire Cavin Piccard. ( 2020 ). Écris et deviens. Enfants en rupture et puissance de l’imaginaire. Col. Comprendre les personnes.

L’auteure, thérapeute du langage, a créé un Centre pluridisciplinaire humaniste, formatif et récréatif en Suisse ( Broye ). Elle anime des ateliers d’écriture et écrit poésies et nouvelles. Son ouvrage est surprenant. Il donne à voir une utilisation de l’imaginaire comme puissance réparatrice. On y suit la thérapeute cheminant émotionnellement avec des enfants à l’identité blessée. Elle raconte sa posture, ses approches par les jeux de langage, les contes multiculturels. Ses manières de faire écrire en groupe des histoires, des récits fictifs éveillant le réel. Textes et dessins, accompagnés de ce qu’ils montrent à ses yeux, occupent de nombreuses pleines pages en couleur. Ils éclairent la vérité d’une pratique de recréations des liens d’appartenance, remettant à leur place les loyautés et forces familiales qui avaient été oubliées à force de cassures. Faites par la vie. À l’école aussi.

3. Anne-Louise Nesme. ( 2020 ). Cultiver la relation enfant-nature. De l’éloignement à l’alliance. Col. Comprendre la société.

Lorsque la nature est évoquée auprès des plus jeunes, c’est souvent sous l’angle d’un propos annonciateur de catastrophes, ou en évoquant les espèces d’animaux menacées ou déjà disparues. En voulant re-naturer l’enfance, l’auteure propose de rapprocher les enfants de leur alentour naturel. Leur faire écouter, regarder, toucher, gouter, bouger, sentir, ressentir la nature. De tout leur corps. Ses propositions sont simples, mais fortes, car fondées sur ce constat : nous fabriquons aujourd’hui, le plus souvent inconsciemment, de plus en plus d’« enfants hors-sol », ne rencontrant plus la nature par des expériences assez prégnantes pour leur faire ressentir qu’ils en font partie. Sauver la planète, c’est d’abord apprendre aux enfants à la rencontrer. L’auteure nous fait sortir de nos salles de classe, des écrans d’ordinateurs, pour aller avec eux au contact intime des arbres, des herbes, des pierres, de l’eau.

4. Baptiste Delvallé. ( 2020 ). Comment donner du feedback constructif à ses élèves. Col. Savoir communiquer.

L’auteur, formé aux États-Unis, présente le feedback en pédagogie comme un commentaire offert à une personne pour lui proposer des manières d’améliorer son travail, son attitude, ou le produit qu’elle nous a présenté. Il a le pouvoir de « booster » la confiance en soi. Mais, s’il n’est pas constructif, de détruire l’élève. Ainsi, pour être formateur, il doit être une observation de ce qui a été fait, ne commentant jamais l’élève lui-même ni son avenir. Il doit être structuré en sandwich ( commentaires d’abord sur le positif, puis sur les choses à améliorer, puis retour sur le positif ) et donné au moment opportun et de manière adaptée à l’élève concerné·e. Pratiqué à tous les niveaux de l’école ( entre collègues, entre élèves, des élèves vers les professeur·es et en impliquant les parents ), cet aiguillage coopératif fait de l’école un espace d’apprentissage décomplexé, valorisant l’évolution de toutes et tous.