Sophie Woeldgen. (2024). Spécimen. Sur les traces de la Terre et du vivant. Éditions 41. EPFL Presse. Préface de François Gemenne.

Historiquement, sur le plan de la connaissance, nous avons étudié la Terre et le monde comme deux ensembles séparés. Et divisé nos connaissances – et les départements universitaires – entre sciences naturelles et sciences humaines et sociales. Or le vivant non humain réclame de réunir l’ensemble de nos connaissances dans une dimension systémique pour le comprendre. Au travers d’une gentiane ou d’une tourbière, c’est tout le vivant et nos liens à celui-là qui sont interrogés. Ce livre, publié à l’occasion de l’exposition Spécimens 24 du Naturéum de Lausanne, nous fait connaitre ce musée avec ses collaborateur·trices qui nous racontent leurs rencontres avec l’histoire de la Terre. Passionnant. Et si nécessaire pour comprendre le rôle très important joué par les collections scientifiques des musées de science et d’histoire pour faire progresser le savoir sur les dynamiques de la Terre et du vivant.

Coline de Senarclens. (2024). Porno. Parlons-en. Comprendre pour dialoguer sereinement avec nos enfants. Éd. Favre.

Les jeunes regardent du porno : c’est une réalité. Et il faut briser ce tabou, en parler avec les enfants pour qu’ils·elles osent poser des questions quand ils·elles sont confronté·es à ce genre d’images. Instaurer un climat de confiance et de complicité pour qu’ils·elles se sentent en sécurité et sachent qu’on est à leurs côtés pour répondre à « toutes » leurs interrogations. À quel âge doit-on aborder ces sujets ? Il n’y a pas de règles, tout parent sait quand la sensibilité de son enfant est prête à ces échanges et curiosités sur le sexe.

L’objectif de cet ouvrage, très documenté, est de faciliter une discussion franche et sans détours. On peut le feuilleter simplement à la recherche de conseils précis, ou le parcourir entièrement pour maitriser un sujet si important dans notre rôle éducatif. L’auteure, mère d’un enfant d’une dizaine d’années, est spécialiste des questions de genre et formée à la sexologie.

Pascal Clerc. (2024). Émanciper ou contrôler ? Les élèves et l’école au XXIe siècle. Éd. Autrement. Préface de Philippe Meirieu.

L’auteur travaille sur les établissements scolaires comme espaces d’apprentissage. Il nous ouvre le regard sur l’organisation spatiale de l’école. À travers cette étude inédite de la dimension géographique des établissements, il éclaire de belle manière la façon dont chaque société produit ses espaces et leurs effets sur les gens. Et montre ainsi combien l’école participe aujourd’hui souvent d’une forme de contrôle qui resserre les esprits comme les espaces. En empilant les salles de classe, cloisonnant, séparant, se faisant forteresse ou prison … pour mieux contrôler. L’auteur brosse ce tableau lucidement. En géographe passionné, il incite l’école à faire le contraire. Quand les enseignant·es visent en priorité l’émancipation des élèves, ils·elles cherchent à harmoniser espaces et dimensions pédagogiques, sociales et politiques. Têtes et murs s’ouvrent ensemble quand l’école n’est plus coupée du monde.

Catherine Van Nieuwenhoven, Annie Malo et Olivier Maulini. (dir). (2024). La place du terrain dans la formation initiale des enseignants. Éd. De Boeck.

La présence du terrain scolaire dans la formation des enseignant·es est reconnue essentielle. Ce livre l’étudie. Par le biais d’acteurs et de dispositifs d’accompagnement servant l’articulation savoir et expérience. C’est en trois parties et trois questions que les auteur·es disent leurs recherches : Former pour le terrain : destinataire ou partenaire ? Former sur le terrain : expérimentation ou normalisation ? Former avec le terrain : implication ou objectivation ? Ils·elles étudient le rôle réel du terrain, son rapport de contrôle ou de partenariat avec les instituts de formation, les dispositifs de collaboration entre les deux instances. Et, point essentiel, à quelles conditions le terrain est formateur. Le livre est source de leviers potentiels d’innovations pédagogiques. Grâce à la qualité des constats dégagés par ces études réalisées en contextes différents : belge, français, québécois et suisse.