Il y a dix ans, le Comité du SER, sous l’égide de son président Georges Pasquier, rédigeait son Livre blanc « Pour un humanisme scolaire » . À travers des lignes de force qui devaient conduire l’École, des constats des tensions et contradictions qui la traversaient et des propositions concrètes, ce Livre blanc proposait un recadrage nécessaire.

Dix ans plus tard, force est de constater que son contenu est toujours extrêmement pertinent et malheureusement d’actualité. Parmi les nombreuses propositions émises, peu ont cependant véritablement trouvé écho auprès des autorités. Et pourtant, si cela avait été le cas, la situation actuelle aurait pu être mieux vécue. Ainsi, pour le numérique, le SER demandait de préparer les enseignant·es et les élèves à une utilisation critique et raisonnée de l’outil informatique, d’assurer à tout.es les élèves une égalité d’accès minimale aux outils numériques, de considérer la tablette numérique comme un matériel scolaire commun et la distribuer en conséquence et d’équiper classes et écoles du matériel de base du XXIe siècle ( tableaux blancs interactifs, par ex. ). Si ces quatre demandes formulées par le Comité du SER avaient, durant ces dix dernières années, été concrétisées par nos autorités, la gestion de la continuité pédagogique lors de la première vague aurait été bien plus simple et efficace. Seul·es les enseignant·es arrivent à connaitre véritablement les besoins de l'École. Tout le monde, sous prétexte d’être passé sur les bancs d'école, pense pouvoir se faire une idée des besoins de celle-ci. Cependant, seul∙es les enseignant∙es arrivent à connaitre véritablement ces besoins. Leurs représentant∙es – qui pour la majorité enseignent encore – devraient donc être davantage écouté∙es. Elles et ils connaissent les réalités du terrain en ayant toujours un pied dans les classes. Il est toujours temps pour nos autorités de rectifier leur approche et de donner plus de crédit aux représentant∙es des enseignant∙es qui s’engagent pour une École romande de qualité.