En l’école foisonnent les avis, les opinions et les idées reçues quant aux processus qui se mettent en jeu lors de l’apprentissage. Le dossier du présent numéro lance un appel à notre esprit critique: nombre de ces assertions courantes, notamment sur l’intelligence, reposent en effet davantage sur une croyance que sur des faits attestés.

Parmi les idées dont il a été définitivement prouvé qu’elles sont mal fondées, celles que l’écoute musicale développe l’intelligence, qu’apprendre le latin rend logique ou que le redoublement a des effets positifs sont particulièrement persistantes (p.5). De même qu’il existerait différentes formes d’intelligence ou que le cerveau doit être entraîné comme un muscle… Ou encore que la dictée traditionnelle fait apprendre l’orthographe, que la théorie est opposée à la pratique, la forme opposée au fond… Autre certitude partagée par beaucoup, si ce n’est par tous: le niveau des élèves baisse, notamment en français. Vraiment? On affirmait la chose tout aussi péremptoirement il y a deux siècles déjà (p. 7)…

Notre préférée? Contrairement à ce qu’on reproche à l’élève dans la lune, rêvasser est bon pour la tête et permet d’apprendre (p. 13). Les neurosciences l’attestent, comme elles mettent en évidence, par exemple, la «mémoire de travail», (p. 10) essentielle notamment dans les apprentissages fondamentaux et qui conditionne la réussite scolaire de l’élève davantage que le niveau d’études ou la classe sociale de ses parents.

Ces mêmes neurosciences et leurs découvertes font souvent la une des médias et c’est là, peut-être, que réside une des raisons de la popularité et de la durée de vie de certaines croyances: l’exagération médiatique, la mise en évidence d’un seul élément au détriment d’autres peuvent suffire pour rendre une information célèbre et en faire une conviction… jusqu’à la fable. (p. 16)

Bonne lecture.