Un chantier éternellement ouvert
L’évaluation des élèves est sans arrêt repensée et modifiée. De plus, elle pèse lourd sur le travail enseignant. Durant le cycle moyen, le nombre de notes et de travaux écrits exigés par l’institution est croissant et prend une place énorme. La SPG a décidé d’empoigner le dossier, une fois de plus.
Le résumé le plus complet des positions défendues par la SPG sur le sujet se trouve sans nul doute dans la prise de position qui avait servi de base à une pétition en 2012. On trouve aussi des éléments importants dans notre projet politique et pédagogique toujours d’actualité. La SPG défend une évaluation soutenant l’apprentissage des élèves; cela se concrétise par les pratiques d’évaluation formative et de différenciation, visant d’une part à aider l’élève à comprendre ses erreurs pour s’améliorer et d’autre part à soutenir les efforts de tous les élèves pour dépasser leurs difficultés et atteindre les objectifs.
A contrario, la SPG refuse l’évaluation qui punit les fautes. Il n’y a pas de mauvais élèves, il n’y a que des élèves incompris! Laisser de côté l’évaluation-sanction place l’enseignant devant l’exigence de contribuer le plus possible à la réussite de tous les élèves parce que tous sont capables.
Un autre volet important est l’information aux familles. Le carnet est un des liens réguliers et institutionnels avec elles. Il est important de faire en sorte que cette information de la progression de l’élève dans ses apprentissages permette aux parents de collaborer avec l’école dans leur champ de compétence. Plus simple à dire qu’à faire!
Enfin, une des souffrances de l’enseignant primaire genevois, actuellement, est que l’évaluation prend le pas sur l’enseignement. L’évaluation devient quasiment un but en soi et non plus l’outil nécessaire pour médiatiser les progrès de l’élève. L’évaluation prend beaucoup de place et plus on évalue, moins on enseigne. Sur ce dernier point, nous entendons prendre au mot la conseillère d’Etat qui a fait de la lutte contre la paperasserie un des thèmes de son début de législature.
Pour la SPG, alléger le poids administratif de l’évaluation, c’est redonner la première place à la vraie mission de l’enseignant, celle d’instruire et d’accompagner l’élève pas à pas dans ses apprentissages. Les enseignants ont toujours utilisé au maximum les marges de manœuvre laissées par les contraintes institutionnelles, particulièrement dans le domaine de l’évaluation. Et plus le système est contraignant, plus les collègues résistent et jouent avec les espaces possibles pour ne pas prétériter la progression des élèves et les soutenir dans leurs apprentissages. Le débat est ouvert sur l’ensemble de ces points.
Un groupe de travail permet à la SPG de poser ses revendications à la DGEO, dans le but de faire des propositions à la conseillère d’Etat pour désengorger les pratiques d’enseignement de l’évaluation et pour retrouver des gestes bienveillants encourageant les élèves dans leur parcours scolaire. Les délégués dans le groupe de travail sont soutenus par une commission interne à la SPG. Nous avons organisé un forum qui aura lieu le 25 mars en fin de journée pour que nous puissions nous appuyer sur des positions renouvelées par nos débats démocratiques. Participez-y pour donner votre avis sur ces questions!
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