Tout ça pour ça?!
Après avoir refusé d’entrer en matière sur toute réduction de l’allègement pour raison d’âge des enseignant-e-s, le SEJ est revenu en arrière lors de son Congrès et a accepté d’entrer en discussion (les négociations n’existant plus dans le Jura) sur le sujet avec le Département. Pour rien.
En octobre, le SEJ refusait d’entrer en matière sur cette réduction, car l’allègement pour raison d’âge pour les enseignant-e-s maintenu à deux leçons était le fruit d’une négociation serrée, quelque cinq ans plus tôt, amenant le Parlement à adopter des mesures alternatives, payées par le corps enseignant jurassien, et assurant des économies au moins aussi importantes que la simple réduction de l’allègement. Revenir avec la même mesure était ressenti comme du mépris à l’égard de la profession.
En novembre, le Congrès du SEJ revenait sur cette décision et mandatait le Comité central pour trouver une solution respectant une reconnaissance de la pénibilité de la profession, et pour proposer l’abandon de mesures antisociales prévues dans OPTI-MA si la formule retenue permettait des économies supérieures à 1,28 million.
En décembre, après une rencontre avec le Département, le Comité central du SEJ précisait deux propositions sur lesquelles les discussions devaient se développer à son sens: une égalité stricte avec l’administration est introduite par l’octroi d’un congé équivalent au pensum enseigné par chaque enseignant-e dès 50 ans, ce droit étant doublé dès 60 ans, les modalités d’application restant à discuter; ou alors la formule actuelle est divisée par deux, le principe du calcul du droit à l’allègement restant identique à aujourd’hui. Le Comité central insistait encore sur le fait que l’entrée en vigueur de la mesure devait avoir lieu le 1er août 2016: l’erreur grossière et invraisemblable commise dans le programme OPTI-MA de ne pas compter l’économie à 5/12 lors de la première année d’application de la mesure ne devait pas être payée par les enseignant- e-s. Il rappelait que les économies dépassant le 1,28 million, probables avec l’une et l’autre des propositions du SEJ, devaient permettre d’abandonner une autre mesure, par exemple comme l’avait évoqué le Congrès, celle imposant un impôt minimal. Enfin, il réclamait que la reconnaissance de la pénibilité de la profession fasse l’objet de véritables négociations devant s’ouvrir rapidement.
Le 21 janvier dernier, le SEJ prenait connaissance d’une formule, déjà discutée au Gouvernement, prévoyant une réduction du pensum d’une leçon dès 50 ans et de deux leçons dès 60 ans. La réduction du temps de travail n’est donnée qu’aux enseignant-e-s travaillant à 90% au moins. Pour les autres c’est le pensum, base du calcul de salaire, qui est baissé, d’une leçon dès 50 ans et de 1,25 leçon (?!) dès 60 ans. En clair, il n’y a pas une baisse du temps de travail, mais une augmentation du salaire… pour raison d’âge.
Le Comité central du SEJ a fait savoir sa déception au Département de constater que la formule répond d’abord à l’objectif d’économie, puis à une recherche de simplification de la gestion administrative de l’allègement. La pénibilité de la profession enseignante est tout simplement ignorée. A ce sujet, nous vous invitons à lire sur le site du SEJ (www.sej.ch) l’excellente lettre qu’un enseignant désabusé a envoyée à la ministre au début de l’année.
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