Sale temps pour les retraites!
Le délai pour annoncer son départ à la retraite en 2017 a été prolongé jusqu’à fin mars. On aurait pu repousser encore le délai, ça n’aurait rien changé: pour toute personne en âge de pouvoir partir de façon anticipée ces prochaines années, décider de prendre sa retraite relève de la galère!
Les calculs de rentes ne peuvent être faits qu’à court terme, tant les inconnues pour ces prochaines années sont nombreuses. Des décisions vont être prises aux niveaux cantonal et fédéral. Elles visent un même but: réduire les coûts pour assurer les rentes et l’équilibre des caisses et de l’AVS à long terme. En attendant, les actifs passent à la caisse, parce que les rentiers sont (heureusement) protégés par le droit fédéral. Au niveau cantonal, la création de la Caisse de prévoyance de l’État de Genève (CPEG) a généré en 2014 une augmentation des cotisations et une baisse des rentes. En 2018, l’âge pivot augmentera probablement d’une année, pénalisant de 5% supplémentaires ceux qui partiront avant 65 ans. Les syndicats s’acheminent vers un refus symbolique de cette mesure, ce qui ne changera rien sur cette décision du comité de la CPEG. Cela ne suffira pas pour assurer l’équilibre de la CPEG à long terme ni pour respecter le chemin de croissance répondant à l’obligation fédérale de capitalisation à 80% d’ici 2052. D’autres mesures désagréables sont à venir. Les plus touchés: les jeunes et les femmes. Ceux qui partent cette année seront épargnés par ces mesures. L’augmentation de l’âge pivot serait effective en janvier 2018 et les autres mesures en 2019. Les retraités de 2018 garderont les rentes de cette année, alors qu’une année de travail de plus aurait dû améliorer leur rente; une forme de bilan neutre, décevant tout de même. Au-delà de 2018, la CPEG ne donne plus de prévisions, parce que les conditions de départ à la retraite au 1er janvier 2019 restent floues pour l’instant. La prudence est donc de mise.
S’ajoute à cela le volet fédéral. Les Chambres auront décidé du sort réservé au plan prévoyance vieillesse 2020: baisse du taux de conversion (diminution des rentes du 2e pilier, dommageable particulièrement pour les femmes), augmentation de l’âge de l’AVS à 65 ans pour les dames, augmentation de la TVA. Là aussi, les actifs passent à la caisse. Une votation aura sûrement lieu sur le sujet, elle est prévue pour cet automne.
Que faire face à des décisions prises en dehors de notre champ direct d’influence? Se mobiliser bien sûr! Répondre aux appels des syndicats (plusieurs manifestations ont eu lieu contre le plan 2020). Il est essentiel de faire entendre sa voix en manifestant, en signant des pétitions pour soutenir le travail des syndicats qui négocient sans relâche, comme celle du Cartel qui demande le maintien des prestations de la CPEG; il est encore temps de le faire. Allez voter en suivant les consignes des syndicats à propos du plan 2020. Selon l’avancée des discussions avec le Conseil d’État, le Cartel appellera à des manifestations. Lors de la création de la CPEG, nous avions été très peu à manifester et pourtant, les collègues absents des manifestations avaient été choqués par la perte de rente subséquente. Il est urgent de ne pas attendre et de participer aux actions syndicales, surtout quand on est jeune ou femme!
Les numéros complets de la revue, les dossiers pédagogiques et les articles qui les constituent peuvent être consultés par les abonné·es connecté·es.
Faute d’abonnement, il est possible de les obtenir au format PDF. [Numéro ou Dossier : 11 CHF; Article : 2 CHF.]
Si disponibles, des éditions imprimées des numéros de la revue peuvent être commandées à secretariat@revue-educateur.net.