Respecter les engagements et les droits
Depuis début 2015, il n’y a pas une séance avec l’État qui s’écoule sans que l’on fasse référence à la nécessité d’appliquer les mesures OPTI-MA jusqu’au dernier centime. La réflexion politique en est devenue sclérosée. Un rapport de suivi est régulièrement rendu, avec un rappel des retards pris dans le programme.
Les suppressions d’emplois annoncées dans l’enseignement sont particulièrement visées aujourd’hui. La mesure 103, imposant la suppression d’une leçon d’allègement pour raison d’âge, n’a pas rapporté les 8,5 postes estimés en septembre 2014. Mais comment pouvait-il en être autrement? Moins de quatre mois plus tard, le 1er février 2015, et c’était connu, quelque soixante enseignants allaient partir en retraite pour bénéficier des prestations de la Caisse de pensions qui étaient appelées à disparaître à cette date. Cette réalité n’avait pas été prise en compte dans le programme et désormais on attend des compensations. Simpliste.
La mesure 97 annonçait des fermetures de classes, vingt-trois, devant assurer autant de suppressions d’emplois. Même amateurisme dans l’estimation. C’est, comme pour la mesure 103, ce que le SEJ a signalé dès qu’on lui a présenté le programme. Une fermeture de classe ne signifie pas une réduction d’un emploi, ne serait-ce qu’en tenant compte que les modifications d’effectifs impliquent une augmentation du nombre de leçons de co-enseignement, ou que des regroupements entraînent des frais de transports scolaires supplémentaires.
Fâché par la mesure 103, le SEJ ne remettait pas en cause le fond de la mesure 97. Les normes d’effectifs en vigueur avaient été négociées. Elles auraient dû être appliquées. Qu’aujourd’hui, pour répondre aux exigences des technocrates qui suivent l’application des mesures OPTI-MA, on parle de fermetures à l’école primaire de quinze à vingt classes (pour une seule ouverture!), n’étonne qu’à moitié. Mais si l’on met en correspondance les mesures 97 et 103, on ne peut que s’insurger contre l’incompétence passée dans la gestion de ces mesures.
Lorsque quelque soixante enseignants partent en retraite au 1er février 2015, comment se fait-il qu’à la rentrée d’août 2015 on n’ait pas mis en œuvre tout ou partie des fermetures légales, évitant ainsi des conséquences sur l’emploi plus désagréables qui risquent de se produire à la rentrée d’août 2017? C’est insupportable. Comme l’est l’intransigeance actuelle. Il faut rappeler qu’en septembre 2014, lors de la présentation du programme, le Gouvernement s’est engagé à supprimer les nonante postes annoncés dans l’administration et l‘enseignement en évitant au maximum de recourir à des licenciements. Cet engagement doit rester valable aujourd’hui. L’article 100 de l’ordonnance scolaire doit être rappelé: les perspectives à moyen terme (quatre années) doivent étayer l’analyse menant aux fermetures de classes. Dès lors, les départs en retraite connus dans les deux prochaines années doivent être considérés, et pas seulement dans les cercles touchés par les fermetures.
Ici, il faut rappeler quelques droits des enseignants. La mutation leur est applicable depuis l’entrée en vigueur de la loi et de l’ordonnance sur le personnel. Le Service de l’enseignement doit être garant de cette application. Autre droit, l’organisation du cercle scolaire, avec l’attribution des postes, ne peut se faire sans consultation préalable du corps enseignant. Une formule qui ouvre parfois des solutions solidaires dans un cercle scolaire.
Des réalités que le SEJ a rappelées à ses membres et au Département. Le respect d’OPTI-MA peut se faire dans le respect des employés.
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