Quand le courage du rêve mène à la réussite
Trois ans après le choc du 9 février 2014, la première échéance électorale de l’année a livré son verdict, qui sera abordé selon trois axes. Évidemment, c’est certainement plus complexe que cela, mais les enseignements à en tirer semblent porteurs d’espoir pour l’évolution de nos combats syndicaux.
Tant pour le référendum contre la RIE III que pour l’initiative des deux hôpitaux, la seule analyse des forces en présence, financière dans le premier cas, démographique dans le second, semblait livrer son verdict inéluctable. Et pourtant… Peu importe ici que notre camp ait été vainqueur ou non. Ce qui nous intéresse, c’est la leçon à en tirer. Il est ainsi manifeste que la détermination et la volonté de David ont vaincu la tranquille assurance de Goliath. Classique! Souvenons-nous-en dans les semaines qui viennent! Comme la mobilisation citoyenne a finalement surpassé l’audience achetée à coup de millions par les milieux économiques, notre mobilisation, notre vote éclairé peuvent renverser d’apparentes majorités parlementaires hostiles.
Transcender les particularismes
La question hospitalière a profondément divisé la population neuchâteloise. S’il est évidemment légitime que l’équité soit respectée entre citoyens des divers districts ou localités, il est tout aussi essentiel que la défense d’intérêts particuliers ne prime pas sur l’intérêt général. Comme enseignants, nous sommes bien placés pour observer les dégâts découlant de l’autonomie réclamée par les régions dans la gestion de l’école. Sans citer d’exemples, qui prétend encore que les élèves de tel centre ont accès aux mêmes prestations que ceux de tel autre? Dans un canton comptant moins de la moitié d’habitants que l’agglomération lausannoise, on ne peut pourtant s’offrir le luxe de gaspiller les ressources. Si Neuchâtel a l’école la moins chère du pays, il est aussi le canton dans lequel la part des rémunérations des enseignants est la plus faible dans la masse des salaires attribués à l’éducation*! Le double pilotage (cantonal et régional, voire communal) y est probablement pour quelque chose, mais n’explique pas tout. Voilà qui nous conduit à une conclusion logique: adaptons nos ambitions à nos moyens! Or, depuis de très nombreuses années, Neuchâtel se veut à la pointe en tout domaine; l’enseignement ne fait pas exception. Comme les crises économiques successives sont passées par là, les moyens sont toujours insuffisants pour une mise en œuvre décente de quantités de projets, au prix de la santé des enseignants. (Cet aspect est illustré dans les pages suivantes.)
Aux urnes, citoyens!
Maintenant que les votations du 12 février ont démontré que la mobilisation de citoyens résolus paie, il n’y a donc qu’à en tirer la leçon. Participons en masse aux élections cantonales du 2 avril! Notre détermination peut bousculer les équilibres et influencer directement nos futures conditions de travail, puisque c’est le parlement qui dicte en grande partie ses conditions au gouvernement. Les listes étant désormais connues, nous allons examiner les votes et sonder les candidats pour vous aider à choisir celles et ceux qui relayeront au mieux nos préoccupations. Ce serait trop bête d’avoir fait la grève, assumé une retenue salariale… pour donner sans combattre le pouvoir aux pourfendeurs du service public ou aux néolibéraux forcenés!
* plus d’un quart des salaires attribués à l’éducation n’est pas versé à des enseignants (trois fois plus que dans le Jura).
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