Pour des temps d’apprentissage bénéfiques aux élèves
Avec la votation sur le mercredi matin, Charles Beer avait annoncé le lancement d’une réflexion sur la répartition des vacances dans l’année scolaire. Les parents ont demandé la mise sur pied d’un groupe de réflexion. Le département (DIP) a sondé les familles sur le sujet, mais pas les enseignants!
Le sondage du DIP n’aboutit finalement pas à grand-chose. Les parents semblent satisfaits de l’organisation des vacances, ils demandent simplement les ponts de l’Ascension et du Jeûne genevois. Les associations de parents ont dénoncé ce constat, parce que leur demande, au-delà d’un simple sondage, reste d’avoir un groupe de discussion pour considérer la problématique dans son ensemble. Le calendrier des vacances actuel répond à des impératifs agricoles (vacances de patates, deux mois d’été pour les travaux des champs). Cela ne correspond plus à la vie moderne de notre canton-ville et on pourrait adapter les vacances aux réalités des familles d’aujourd’hui.
La SPG a décidé de lancer son propre sondage pour avoir une opinion des enseignants. Cela n’implique pas d’en faire un objet de travail, mais puisque le débat est lancé, nous souhaitions avoir l’avis des collègues pour nous positionner le cas échéant. Il nous semblait singulier qu’on demande l’avis des familles sur la répartition des vacances, mais pas celui des enseignants. Évidemment, il est toujours compliqué et délicat pour des enseignants de parler des vacances. C’est donc sous l’angle de l’efficacité des périodes d’enseignement entre chaque période de vacances que la SPG a interrogé les collègues. Ceux-ci sont partagés sur la question, même si une courte majorité souhaiterait des changements. La période insatisfaisante est la longue plage d’apprentissage sans coupure avant les vacances d’été, pour laquelle le DIP nous enjoint d’avoir des activités pédagogiques jusqu’au bout! On peut se demander avec quel profit, étant donné la fatigue des élèves à la fin juin.
Les enseignants seraient prêts à accepter un raccourcissement des vacances d’été pour un meilleur équilibre durant le reste de l’année scolaire. Ils ne pensent donc pas à leur bien-être personnel, mais à l’efficacité de l’apprentissage tout au long de l’année. Le DIP donne l’impression de ne pas vouloir s’atteler à ce dossier, alors que c’est lui qui a mis le feu aux poudres dans l’exposé des motifs du projet de loi sur le mercredi matin. Il est vrai qu’un changement des périodes de congés scolaires risque de faire des vagues. En effet, cela concernerait toute la société civile, parce que les congés scolaires ont une grande influence sur les vacances des parents d’élèves employés des entreprises. Pour la SPG, n’en déplaise à la conseillère d’État (lire La Clémence à ce propos), l’essentiel est d’améliorer la situation pour les élèves.
En quoi une période plus courte avant les vacances d’été servirait les intérêts des enseignants? Et les ponts de l’Ascension et du Jeûne genevois, profiteraient-ils aux élèves ou plutôt aux parents qui pourraient s’offrir deux fins de semaine prolongées de plus dans l’année? Pour pouvoir avancer dans ce dossier, il faut mettre tous les acteurs autour d’une table pour voir ce qui est possible, quel que soit l’avancement de leur réflexion sur le sujet.
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