Microphone et gueulophone: même combat!
Alors que certains ont décidé de couper toute discussion avec le Conseil d’Etat, le CARTEL a préféré maintenir ouverts les canaux de communication. Erreur stratégique ou tentative sensée pour obtenir quelque chose? Bien malin qui peut dire maintenant l’attitude nous permettant de sauver l’essentiel!
Le Conseil d’Etat a proposé des mesures d’économies, qui doivent encore être examinées par le Parlement dans le cadre des débats sur le budget 2016. Pour rappel, le Conseil d’Etat envisage des coupes «structurelles» en s’attaquant aux conditions de travail par une augmentation de l’horaire de travail (de 40 à 42 heures) sans augmentation de salaire et en diminuant le nombre de postes de 5%; le blocage des engagements jusque fin décembre étant par ailleurs déjà effectif. Cela implique forcément un report de charges sur les autres collaborateurs.
Au primaire, ce sont les jeunes collègues qui seront licenciés si les départs à la retraite ne suffisent pas à atteindre la cible et ce sont les étudiant-e-s sortis frais émoulus de l’université qui n’auront pas de classe, engorgeant le chômage avant même d’avoir commencé leur carrière. Le Conseil d’Etat s’en prend aux salaires par la suppression de l’annuité et l’augmentation des cotisations à la caisse de pension. Nos magistrats minent aussi la protection de l’emploi, en développant des mesures de facilitation des licenciements.
Le but à peine dissimulé de ces décisions est de préparer la réforme de la fiscalité des entreprises qui va priver l’Etat de plus de 500 millions de recettes qu’il entend compenser! De plus, le monde politique, relayé par les médias, attribue toujours le problème de la dette genevoise aux charges de personnel. L’observation des données chiffrées nous montre que ces charges sont contenues depuis de nombreuses années alors que la dette augmente; et que donc, les salaires de la fonction publique ne sont pas la cause de l’état financier du canton.
Toutes ces idées de restrictions budgétaires, en plus de nous toucher de plein fouet, ne seront pas sans conséquences sur les prestations à la population. Suite à l’annonce de ces mesures, le CARTEL a décidé d’accepter l’invitation du Conseil d’Etat à entrer en discussion. Nous prenons le risque d’accepter leur main tendue sans naïveté excessive; il ne s’agit pas d’avaler l’amère pilule qui nous est présentée. Le but est d’ouvrir si possible de vraies négociations sur des mesures permettant l’amélioration des conditions de travail et des prestations à la population.
En parallèle, le CARTEL prépare la mobilisation. C’est fort d’un préavis de grève pour le mois de novembre que le CARTEL ira s’asseoir à la table de discussion.
L’ouverture au dialogue n’empêche pas de manifester d’ores et déjà notre colère face à la sempiternelle recette prévue par nos autorités politiques: faire payer la casse à la fonction publique et à la population. La grève est toujours un moyen compliqué à mettre en œuvre, mais c’est le seul qui pourra faire reculer nos autorités, si elle est massivement suivie! Il est temps de se mobiliser, de discuter entre vous dans les écoles, d’inviter le comité à venir vous rencontrer pour expliquer plus en détail les enjeux de ce qui se trame sur notre dos par les autorités politiques.
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