MDAS et les autres: durer dans le métier
Depuis une dizaine d’années, des changements ont passablement modifié les conditions de travail des maîtres de disciplines artistiques et sportives (MADS). La SPG demande depuis longtemps une réflexion afin de les améliorer. Un groupe s’est enfin mis au travail pour trouver des solutions.
Parmi les sujets à l’ordre du jour de ce groupe de travail, plusieurs points en souffrance ont été repris. Le co-enseignement par exemple. A cause de l’introduction du mercredi, seuls les MDAS en éducation physique ne connaissent plus cette formule d’enseignement. Or, le co-enseignement prend plusieurs formes selon les projets des équipes. Certaines conviennent mieux que d’autres aux besoins d’enseignement des MDAS ou des enseignants. Il s’agit de le redéfinir clairement pour que les conditions de travail des élèves permettent l’atteinte des objectifs dans de bonnes conditions en éducation musicale et en arts visuels. La polyvalence est aussi en question. Est-il possible pour un musicien d’enseigner la rythmique? Ou pour une enseignante d’activité créatrices sur textile de faire de la terre? Et à quelles conditions, avec quelles exigences de formation? Là encore, les prestations aux élèves sont l’horizon de travail pour amener des réponses pragmatiques à ces problématiques.
De plus, les MDAS en éducation physique ou musicale sont soumis à de fortes sollicitations physiques. Beaucoup de nos collègues connaissent des ennuis de santé en fin de carrière dus à ces efforts indissociables de leur activité. Une des solutions est d’imaginer des aménagements de fin de carrière pour les soulager d’un certain nombre d’heures dans leur domaine de spécialisation. Ainsi, quelques MDAS ont pu obtenir des heures d’enseignement en tant qu’enseignant complémentaire en anglais. Cette organisation semble satisfaire celles et ceux qui se sont lancés cette année.
Encore faut-il pouvoir pérenniser et étendre ce mode de fonctionnement. Mais les solutions de ce genre ne sont pas très nombreuses. Cela dit, et au-delà de la fonction de MDAS et de leurs contraintes, la question de la durée de vie dans le métier se pose pour tous les enseignants. Et peut-être n’en discutons-nous pas assez entre nous. Comment durer quarante ans en classe devant les élèves, en maintenant sa santé et son enthousiasme pour l’enseignement? Comment gérer les moments difficiles pour ne pas se laisser durablement entamer par les aléas incontournables de la profession? Comment s’aménager des espaces personnels de ressourcement, de récupération émotionnelle? Souvent, on enseigne comme si cette réflexion n’était pas nécessaire; et pourtant, cette anticipation est cruciale! D’ailleurs, les collègues ont souvent des lieux de villégiature, des activités artistiques ou sportives qui leur permettent d’évacuer le stress professionnel. C’est une aide pour pouvoir mieux gérer l’articulation entre vie privée et vie professionnelle, il en va du bienêtre de l’enseignant. A chacun son truc!
Cela rappelle certains constats du rapport Papart sur le sujet: deux facteurs protecteurs contre l’épuisement professionnel avaient été mis en évidence, à savoir l’appartenance à une équipe pédagogique et au syndicat. Faites-le savoir à nos collègues les plus jeunes, cela peut les inciter à remplir le bulletin d’adhésion pour rejoindre nos rangs!
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