Les retraités à la rescousse
Le canton de Berne a des idées pour lutter contre la pénurie d’enseignants et elles pourraient être drastiques en cas d’urgence
Le canton de Berne a récemment annoncé des mesures pour lutter contre la pénurie d’enseignants - essentiellement dans la partie alémanique où sans l’aide de trente étudiants de la PHBern, vingt postes seraient restés vacants à la rentrée 2018. Ces mesures prendront diverses formes: mentorat pour les jeunes enseignants et les étudiants engagés à plus de 40%, permission de travailler volontairement au-delà de 105%, augmentation des salaires ou encore constitution d’une réserve de professeurs retraités mobilisables à court terme pour des remplacements. Neuf-cents retraités ont d’ailleurs reçu en février une lettre les invitant à reprendre du service. Ces mesures entreront en vigueur dès la rentrée d’août. S’y ajoutent des idées plus drastiques pour les cas d’urgence. Si la pénurie s’aggrave, le canton se laisse la possibilité d’augmenter les effectifs de certaines classes, de se concentrer sur les leçons obligatoires ou de limiter la formation continue et le développement de l’enseignement, de l’école et de la qualité.
Côté francophone, ce sont surtout les remplaçants qui manquent, et dans ces cas, les étudiants de la HEP BEJUNE sont sollicités. Une meilleure anticipation a ici été possible, grâce aux informations des cantons de Neuchâtel et du Jura, où le système d’engagement cantonal permet une meilleure vision. Les deux cantons ont ainsi pu voir venir le départ en retraite des baby-boomers.
Également à l’origine de la pénurie actuelle, une démographie en hausse et donc une augmentation du nombre d’élèves, et la mise en place du Lehrplan 21 avec ses leçons supplémentaires. S’y ajoute, selon Peter Gasser, le coprésident du SEFB, une baisse d’attractivité de la profession: «Le problème se situe essentiellement au niveau des salaires. Je ne comprends pas la décision du Grand Conseil, qui a refusé d’augmenter la masse salariale de 0,3% malgré des excédents de revenus de 120 millions. L’image de l’enseignant doit également être améliorée. Il est loin le temps où l’enseignement était secrètement envié. L’enseignement n’attire plus forcément aujourd’hui, surtout dans les régions périphériques. Là où un poste attirait dix ou quinze candidats, il n’y en a parfois plus qu’un, voire pas du tout.»
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