Il y a 250 ans naissait à Fribourg Jean-Baptiste Girard, devenu, après son entrée dans les ordres, le Père Grégoire Girard. De nombreuses manifestations sont prévues cette année pour marquer ce jubilé* et pour rendre hommage à l’un de principaux créateurs de l’école publique en Suisse.

Notre dossier rappelle le parcours de ce moine pédagogue, admiré, loué par les uns, critiqué et mis au ban par d’autres, pour les mêmes raisons: désireux d’ouvrir l’instruction à tous les enfants, de toutes conditions, Grégoire Girard a promu et appliqué avec succès l’enseignement mutuel et, surtout, a mis en avant l’âme humaniste que se devait de posséder un enseignant. «Un instituteur éclairé, adroit et ami de l’enfance est lui-même la meilleure méthode, il sait mettre de la vie dans des formes qui par elles-mêmes, sont toujours mortes; il les plie aux besoins particuliers de ses élèves, avance, s’arrête, revient en arrière selon les circonstances, et proportionne tout, enseignement, discipline, conduite d’après l’exigence du lieu, du temps, des personnes» (p.16). 

Une belle définition, une vision on ne peut plus actuelle à l’heure où la pédagogie différenciée occupe le devant de la scène. 

Parmi les différents événements que propose cette année la Fondation du Père Girard pour redécouvrir la dimension de cet homme exceptionnel, figurent notamment une exposition et un film documentaire historique qui sortira cet automne. Par ailleurs, deux leçons de français et de mathématiques, données dans une classe d’aujourd’hui selon la méthode girardine, seront aussi filmées pour en livrer des extraits significatifs au public. L’enseigement mutuel plaira-t-il aux élèves-acteurs du jour?

Bonne lecture.

* Tout le programme sur www.peregirard.ch