Le pouvoir aux équipes enseignantes!

Le pouvoir aux équipes enseignantes!

Dernièrement, une équipe se plaignait dans un courrier à la SPG de séances ineptes pour un projet vide de sens dans leur établissement, du temps perdu au détriment des préparations des leçons. Ce n’est pas la première fois que la SPG entend ce type de plainte. Est-ce que la SPG s’est trompée en défendant le travail en équipe ou faut-il dire à cette équipe qu’elle n’a rien compris? Autrement dit, y a-t-il contradiction entre la ligne promue par la SPG et la réalité décrite?

La contradiction n’est qu’apparente. En effet, la SPG a toujours défendu le travail d’équipe et les projets d’école... au service des élèves et de leurs apprentissages. Las, la machine administrative a passé par là et a rendu stériles des initiatives qui à la base étaient issues des professionnels du terrain, de ceux qui travaillent avec les élèves au quotidien. D’autres exemples de projets initiés par les enseignants et portés par la SPG, mais qui ne portent pas ou plus les fruits attendus, peuvent être cités: les conseils d’établissement avaient été promus par la SPG et le GAPP. Nous avions rédigé un projet de fonctionnement satisfaisant parents et enseignants. Or, de nombreuses personnes se plaignent aujourd’hui de ces conseils, que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de coquilles vides et l’observation de la pratique leur donne parfois raison.

Mais si la pratique actuelle ne répond pas aux attentes, il serait dommage d’abandonner l’idée de mettre en place des espaces de dialogues entre équipes enseignantes et associations de parents, comme voulu initialement par le GAPP et la SPG. Le fait d’en faire une pratique réglementée a tué dans l’œuf l’esprit voulu par les initiateurs de l’époque. Autre exemple: si la SPG n’a jamais voulu la mise en place des directeurs, elle a toujours défendu un nombre de postes suffisant pour assurer un vrai soutien de proximité.

Or, depuis plusieurs années, le nombre de directeurs diminue. Encore cette année, cinq départs à la retraite n’ont pas été comblés. La SPG avait obtenu une centaine de postes au moment de la création de la fonction. Selon nous, c’est à ce prix que le soutien peut être assuré auprès des collègues qui se trouvent souvent dans des situations complexes, voire conflictuelles. C’est environ vingt-cinq postes de directeur qui ont été supprimés en six ans. C’est d’autant plus dommageable que, dans bien des situations, le soutien hiérarchique fonctionne. Malheureusement, un certain nombre d’autres situations dysfonctionnent et les collègues perçoivent le directeur comme contrôlant davantage que soutenant.

Tout cela s’inscrit en plus dans un contexte de surcharge administrative lourdement ressentie dans les établissements! Le tableau est noir, voire désespéré? En tout cas, une nouvelle étude vient de démontrer une fois de plus la charge énorme de l’enseignant, et pas seulement en heures de travail, mais également en émotions. Cette étude montre le besoin de soutien de professionnels de plus en plus dénigrés, de façon manifeste ou sous-jacente.

Comme dans toute situation complexe et délétère, il n’existe pas de solutions faciles. Mais une chose est sûre, les projets ne peuvent avoir de sens que s’ils sont construits par le terrain, notamment les enseignants parce qu’ils sont au contact de la réalité et des difficultés d’apprentissage à journée faite! Le problème est que l’institution s’est saisie de ces belles initiatives d’enseignants pour en faire des pratiques administratives, imposées et dénuées de tous sens pour les acteurs du quotidien. Le courrier de l’école mentionné en chapeau de ce billet le dit bien: ce n’est pas la collaboration qui est rejetée en tant que telle, mais un projet, décidé avec ou imposé par le directeur, dont l’équipe ne connaît même plus le contenu.

Une des pistes de travail que la SPG encourage, est que les enseignants prennent toutes les initiatives possibles, individuelles ou collectives, pour s’imposer, partager les analyses des besoins locaux afin de mener des actions qui font sens et profitent aux élèves. C’est notre métier, nous ne devons laisser personne nous en déposséder. C’est nous qui le rendons vivant, nous ne devons laisser personne le réduire à des tâches administratives!

Vite dit? Peut-être, mais néanmoins, si nous commencions la révolution demain?

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