L’article de la discorde
«La Direction peut accorder un appui pédagogique ou dédoubler la classe pour l’enseignement des activités créatrices, de l’économie familiale et de l’informatique dès 16 élèves», telle est la teneur de l’Art. 51 du règlement de la loi scolaire modifié. Article qui ne passe toujours pas…
Après la publication du nouveau règlement de la loi scolaire, en avril 2016, les associations professionnelles s’étaient fortement mobilisées pour demander à revoir le désormais fameux Art. 51 «Enseignement par demi-classe» qui offre la POSSIBILITÉ d’accorder un appui ou de dédoubler la classe pour l’enseignement des activités créatrices, de l’économie familiale et de l’informatique dès 16 élèves. Malgré nos courriers, nos interventions, nos rencontres à la DICS ou les visites de notre Conseiller d’État dans des classes ACT, rien n’a changé. Comme des ajustements de quelques articles ont été proposés, ceux-ci nous ont été soumis pour une courte consultation qui nous demande plus de prendre acte des modifications que de nous positionner. Un très bref commentaire accompagne en particulier la proposition du nouvel Art. 51. Il y est relevé qu’«il a été fortement contesté par les milieux enseignants concernés» et que la DICS «ne souhaite pas modifier les effectifs minimaux à atteindre pour le dédoublement d’une classe». Certes. Mais quand on lit que nous sommes invités «à ne pas déclarer d’entrée que ce n’est pas réaliste ou que cela péjore la qualité de l’enseignement », cela devient risible et contrevient aux règles qui prévalent dans une consultation, consultation qui n’a de plus pas été faite dans les règles, les propositions faisant partie d’un simple courriel. Or, sur quelle base la DICS peut-elle être certaine que nos arguments ne sont pas recevables? Nous sommes persuadés qu’il y aura des effets sur les apprentissages et le développement de certaines compétences des élèves, que dans de nombreux établissements les infrastructures mises à disposition ne sont pas adaptées pour accueillir des groupes de 16 voire plus d’élèves (la valeur potestative ne nous assure pas un dédoublement), que la sécurité n’est pas assurée ou que les enseignant-e-s primaires ne se sentent pas aptes à assumer cet enseignement seul-e-s avec leurs élèves. Dans cette perspective, il n’y a eu, à notre connaissance, aucune analyse des risques et des conséquences d’une telle décision, si ce n’est l’analyse d’une opportunité, celle d’économiser des postes. Ensuite, il nous est annoncé que la DICS «tirera un bilan de cette pratique et l’adaptera si cela s’avère nécessaire». Encore une fois, sur quelles bases sera menée cette analyse? Quels seront les outils utilisés et les associations professionnelles seront-elles associées? Si l’on propose un bilan, nous devons connaître le calendrier, les critères objectifs et les outils servant à la récolte de données et le public cible. Enfin, lors de notre rencontre du 30 janvier avec M. Siggen et ses services, M. Hugo Stern a rappelé «le changement de paradigme des nouveaux plans d’étude, la culture et la créativité plutôt que la technique». À notre connaissance, ces changements n’ont fait l’objet d’aucune information et le Lehrplan 21 n’est pas encore entré en vigueur. Vouloir anticiper et argumenter le bien-fondé d’un article sur la base d’éléments qui ne sont pas connus en disant que tout se passera différemment n’est pas correct. La SPFF et les associations professionnelles concernées disent clairement NON à cet article qui péjore la situation actuelle et met en péril plusieurs emplois.
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