Christian Thuderoz. (2015). Petit traité du compromis. L’art de la concession. Ed. Puf.

L’art du compromis, les Suisses connaissent! Pour eux, c’est depuis si longtemps la meilleure façon de bien vivre ensemble. Et à force d’expérience, ils savent que le compromis peut se tenir éloigné de la compromission. Les réflexions proposées dans cet ouvrage nous fournissent cependant l’occasion d’examiner les ressorts complexes et les cheminements intelligents qui conduisent à négocier et aboutir à des accords satisfaisant deux partis opposés. Fondamentalement, relève l’auteur, c’est une autre pratique de la démocratie, une démocratie «renouvelée». Et c’est pour cette raison que tout enseignant confronté dans sa classe à régler des conflits entre élèves, trouvera dans ce livre des arguments et des valeurs pour étayer ses pratiques. Comprendre le mécanisme des concessions utiles et des nobles abandons permettant de trouver une solution acceptable n’est pas l’apanage des seuls diplomates!

Hélène Molière. Harcelé-harceleur. Une histoire de souffrance et de silence. Ed JC Lattès.

Encore un livre sur le harcèlement. Mais il n’y aura jamais assez d’ouvrages sur ces histoires de souffrance et de silence. Trop d’enfants et d’adolescents sont persécutés, et parfois traumatisés à vie. Souvent lors de leur parcours scolaire. Internet et les réseaux sociaux ne faisant qu’augmenter les moyens des agresseurs. L’auteure, psychanalyste, nous fait entrer, et c’est le grand intérêt de ce livre, dans les ressorts du harcèlement, cette relation qui aimante le couple harceleur-harcelé et que l’on trouve aussi dans la désignation d’un bouc émissaire. Son analyse originale du phénomène est salutaire. A l’aide de témoignages d’enfants et d’adolescents, de parents et d’enseignants, elle explique le mécanisme. Et, nous permettant de mieux le comprendre, elle nous ouvre des pistes pour le prévenir. Avec fermeté et détermination. Laisser des enfants se pourrir la vie? Non, répond avec force l’auteure.

Danièle Brun. (2014). La Passion dans l’amitié. Ed. Odile Jacob

Sur la couverture de ce livre sur l’amitié, la photo de deux élèves penchés sur le même livre. Ce n’est pas un hasard. Souvent, les amitiés les plus profondes, celles qui durent toute une vie, naissent et s’enracinent sur les bancs de l’école. Car ce sentiment répond depuis l’enfance à une exigence intérieure de rencontre avec autrui. C’est une composante essentielle de la vie affective, qui précède les choix amoureux. Certes, des amitiés peuvent aussi évoluer et se transformer en ressentiments, allant parfois jusqu’à la haine. Comment expliquer ces cheminements de l’âme? L’auteure, psychanalyste, tente d’en cerner les causes. En confrontant ses pratiques avec ses patients aux lectures de grands écrivains ou aux analyses de films célèbres. Sont ainsi évoqués la naissance d’une amitié, ressentie souvent comme un abri, les attentes déçues, le partage des territoires et autres jardins secrets.

Olivier Houdé (2014). Apprendre à résister. Ed. Le Pommier.

Pour ce chercheur, les enfants ont pour métier, comme les savants, de découvrir le réel et ses subtilités. Observer un enfant qui s’interroge est toujours impressionnant. Que se passe-t-il psychologiquement à ce moment précis: celui qui précède une bonne réponse ou une erreur? C’est aujourd’hui une question de science. Aussi importante que de comprendre comment fonctionne l’univers, nous dit l’auteur. Car dépendent des réponses données à cette question, l’éducation et la conception pédagogique des apprentissages. A l’aide de l’apport conjugué de la psychologie et de l’imagerie cérébrale, ce chercheur a réussi à isoler cette fonction essentielle du cerveau: la résistance cognitive. Son livre explique comment cette capacité de notre cerveau à inhiber les automatismes de pensée nous permet de réfléchir. Une résistance qui s’apprend, dès le plus jeune âge et qui devrait être développée à l’école.