> Mireille Cifali, Sophie Grossmann et Thomas Périlleux. (dir). (2018). Présences du corps dans l’enseignement et la formation. Approches cliniques. Éd. L’Harmattan.

La présence ne se décrète pas. Elle résulte moins d’une volonté que d’une disponibilité qui nous engage dans la relation, dans l’implication des corps. Elle est imbrication d’émotions, de gestes, de pensées pouvant entraver ou favoriser nos visées d’enseignants, de formateurs. C’est à partir de leur propre expérience d’enseignants et de formateurs que les auteurs soutiennent cette conviction: la relation formative exige un engagement dans le vif de la rencontre, elle nécessite une attention soutenue aux mouvements qui, dans la voix comme dans le geste, indiquent des états du corps et des atmosphères relationnelles. Cette approche clinique de l’engagement corporel dans nos métiers permet de comprendre tant les effets d’absence que de sur-présence de nos modes d’investir parole et mouvement. Et propose l’introduction de processus artistiques pour travailler gestes et voix, relier pensée et corps.

> Yves Delessert (2018). Mineurs confiés: risques majeurs? Genève: IES éd. et Lausanne: EESP.

Les problèmes relatifs à la protection des mineurs confiés à des tiers, hors du cadre familial, sont plus que jamais d’actualité. Ainsi, la mise à jour du livre d’Yves Delessert, un classique, reste indispensable pour tous les acteurs socio-éducatifs, profanes ou professionnels. Confier ses enfants, en dehors de l’école obligatoire, est une réalité quotidienne pour la majorité des parents. Or, les responsables de crèches, de centres sportifs ou de loisirs, doivent connaître l’étendue et la limite de leurs responsabilités. Ce livre permet de prendre conscience de manière globale des aspects principaux du droit de la responsabilité civile. Sans trop de termes réservés aux seuls spécialistes, mais exposés dans une langue claire et compréhensible. De nombreux exemples cités par l’auteur facilitent l’approche de cas concrets: une démarche pédagogique qui est un des grands atouts de cet ouvrage.

> Nora Bussigny. (2018). Survaillante. Journal d’une pionne de banlieue. Favre.

Un éditeur lausannois publiant le livre d’une surveillante dans un collège français «à réputation difficile»: un indice montrant l’intérêt que l’on a pour ce genre de témoignage, qui semble venir d’un autre monde. En tout cas, bien éloigné du contexte romand, quoi qu’on en dise. Comment les «pions» confrontés à ces univers hostiles arrivent-ils à apporter une aide à des jeunes que la vie a souvent cassés? Comment survivre entre violence et connivence? Comment trouver le chemin pour simplement discuter, échanger, comment surmonter ses préjugés pour créer des liens avec ces élèves des «cités» et leurs parents? Comment résister en découvrant des drames, des viols, la drogue, la délinquance ordinaire… L’auteure, étudiante en lettres, raconte son expérience de «pionne». Ce qu’elle a vécu «dépasse tout ce qu’elle pouvait imaginer». Est-ce ainsi que certains jeunes vivent? Et survivent?

> Anne Catherine Biner. (2018). Maîtresse Betty. Regard d’une institutrice sur son temps. De la craie à l’ordinateur. Éd. Cabédita.

L’auteure est une recueilleuse de récits de vie. Elle les aborde selon ce questionnement: comment l’histoire personnelle s’inscrit-elle dans la Grande Histoire? Comment devient- on la personne que l’on est? Comment devient-on ainsi… Maîtresse Betty? Les propos de l’enseignante sont rapportés dans cet esprit selon plusieurs moyens. Un déroulement chronologique de souvenirs de la petite élève à l’enseignante chevronnée. Des commentaires tout au long du parcours qui offrent un éclairage sur le contexte d’une époque ou d’une autre. Sur l’évolution de l’école, certes d’un canton (le Valais), mais qui fait écho à l’évolution de toutes nos écoles, traversées tant de coutumes que d’innovations. Des anecdotes qui révèlent forces, faiblesses et tensions de chaque époque. Maîtresse Betty, comme le souligne Nadia Revaz dans la préface, est une héroïne du quotidien. Sans le savoir. Sans le vouloir.