Vivre ensemble

Personne ne peut éluder le fait que le contexte géopolitique tendu et les différents conflits influencent considérablement le monde et engendrent ressentiments et frustrations. L’école n’est pas épargnée. L’exacerbation du conflit israélo-palestinien semble avoir des retombées même dans nos salles de classe selon les constats de la CICAD.

L’école est un lieu privilégié, un lieu protégé ; les élèves doivent s'y sentir en sécurité, quelles que soient leur nationalité, religion ou orientation personnelle. Bien évidemment, la flambée de violence au Proche-Orient inquiète les autorités et les enseignant·es qui ne veulent pas que l’école se transforme en un espace où l’ambiance se détériore suite à des propos racistes, des actes violents qui n’ont pas leur place dans nos établissements.

Certain·es appellent à ce que l’école lutte de manière plus marquée contre toutes les formes de racismes. La demande est certes louable, mais est-elle réellement fondée ? Dès les premières années de vie commune en classe, les élèves sont appelé·es à apprendre à vivre ensemble. Chacun·e des acteur·trices de l’école œuvre afin que les élèves développent des compétences humaines et sociales. De nombreux supports existent et sont proposés par des organismes mandatés par la Confédération afin de lutter efficacement contre le racisme ou l’héritage négatif du colonialisme. Il suffit notamment de parcourir le site d’education21.ch sur le thème « Reconnaitre le racisme » pour se faire une idée du potentiel qui existe. Dès lors, faut-il aller plus loin ? Faut-il revoir les plans d’étude pour intégrer le thème du racisme et de l’altérité ? Faut-il stigmatiser ces thématiques pour les rendre encore plus présentes ? Rien n’est moins sûr ! Par leur travail quotidien, les enseignant·es apprennent aux futur·es citoyen·nes helvétiques les bases de la vie en communauté, les poussent à développer les compétences et connaissances nécessaires et suffisantes pour accepter les différences.

Plutôt que de vouloir révolutionner l’éducation à chaque nouvelle problématique, faisons confiance à l’école et, surtout, aux enseignant·es. •

David Rey, président du SER