La place Centrale de Martigny noire de monde à 9 heures un samedi matin. Réception d’un nouveau conseiller fédéral? Non, Balade des Savoirs, acte 1…

Un badaud facétieux croisé lors de l’ouverture de la Balade des Savoirs au coeur de Martigny me glisse avec une pointe de malice: «Il y a plus de monde qu’à la réception de Pascal Couchepin lors de son accession au Conseil fédéral!» A l’aune de l’Octodurien moyen, le compliment est de taille.

Rencontré quelques minutes plus tard, l’ancien ministre à qui l’on raconte l’anecdote ne perd pas son calme pour répondre avec son proverbial sens de la répartie: «Ce n’est pas vrai, mais si c’était vrai, je serais content pour vous.»

Contents, les instigateurs de la Balade le furent dès le lâcher de ballons ouvrant une journée inédite qui prenait des airs de Foire du Valais pédagogique. Un programme délibérément gargantuesque aurait pu laisser sur les étals des tonnes de bonnes intentions non consommées. Il n’en a rien été, bien au contraire. Les inquiétudes de devoir prêcher dans le désert ont fait place à des trésors d’improvisations pour faire face aux sollicitations multiples. Tous les lieux de localisation des micro-événements ont été, à un moment ou à un autre, pris d’assaut par un public intéressé et prêt au partage. Certains horaires ont été élargis pour satisfaire la demande.

Aurait-on osé parier sur un succès de cette ampleur? Du côté des initiateurs, l’idée de commencer à petits pas faisait son chemin. Assez vite, l’envergure du programme appela à voir les choses par le côté grossissant de la lunette. La dernière ligne droite et le jour J ont confirmé l’abandon de la modestie et la concrétisation d’un intérêt populaire qui dépassait bien des attentes. S’il est encore un peu trop tôt pour les bilans définitifs et les perspectives d’avenir coulées dans le bronze, l’heure est cependant à l’optimisme. Il y aura forcément une deuxième édition. Tout est encore à construire, mais la graine est semée.

Nous ignorons tout du futur bébé, de la durée de sa gestation au lieu de sa future naissance, le chemin est pavé de points d’interrogation. Ce n’est pas grave. La certitude de savoir qu’un jour, quelque part, une nouvelle Balade viendra titiller les habitudes nous suffit aujourd’hui. Cette confiance nous permet d’apprécier avec reconnaissance le florilège de témoignages recueillis au lendemain de la première édition. La relecture des messages permettra certainement de soigner le blues post-Balade qui hante des agendas devenus moins débordants. Tous les acteurs de cette journée doivent trouver ici les remerciements qu’ils méritent. Enseignants, parents, enfants, artistes, conférenciers, commerçants, journalistes et badauds ont porté la Balade sur les fonts baptismaux. Un grand MERCI à tous.

Une question reste à débattre avec les collègues dont le coeur est à gauche: la Balade est-elle à classer dans les actions syndicales ou pédagogiques? La réponse tombera-t-elle lors de l’établissement du prochain programme? La Balade des Savoirs est maintenant une marque déposée qui fera bientôt à nouveau parler d’elle.