Le billet du président du SER - 10/2022
Deuxième langue NATIONALE : quelle galère !
Les presque traditionnelles attaques venues d’Outre-Sarine contre l’apprentissage (précoce) du français sont de retour. À la fin du mois d’octobre, des articles, faisant vitrine à un certain bord politique, (re)mettaient en cause l’apprentissage précoce du français dans les cantons de Bâle-Campagne et de Berne. La forme varie, mais le fond demeure.
Un peu comme le nez qui coule ou la gorge qui picote, les attaques contre l’apprentissage de la langue 2 réapparaissent en même temps que les frimas de l’hiver. Le constat est redondant et régulièrement agrémenté de constats simplistes : pas d’intérêt de la part des élèves pour la deuxième langue nationale, pas suffisamment de personnel formé, moyens et méthodes d’apprentissage inadéquats, importance de l’anglais pour la communication (inter)nationale, etc. Affirmer que la problématique de l’apprentissage d’une deuxième langue nationale se cantonne uniquement à une partie de la Suisse serait proche du cynisme. Cependant, laisser affirmer qu’il serait préférable d’abandonner l’apprentissage précoce d’une deuxième langue nationale au profil d’une langue étrangère n’est pas une solution acceptable pour un pays dont les institutions reposent notamment sur le plurilinguisme.
Il y a sans aucun doute des améliorations à apporter aux méthodes actuellement utilisées. Si ces dernières sont fortement décriées, il convient aux autorités des cantons concernés de plancher sur des moyens plus performants. Les futurs moyens romands pour l’apprentissage de l’allemand sont notamment très attendus.
L’apprentissage d’une langue doit pouvoir se faire en favorisant l’oralité au sein de groupes avec des effectifs réduits et centrés sur la communication. Il faut trouver un moyen de redonner gout aux élèves à l’apprentissage d’une langue qu’ils et elles ne voient peut-être pas comme essentielle, mais qui pourrait bien leur être très utile. La nécessité de redonner envie d’apprendre la langue de Goethe s’applique également aux enseignant·es. La Suisse romande peine actuellement à trouver des enseignant·es d’allemand formé·es. Ce constat n’est pas sans risque ; tout le monde est conscient qu’il est nécessaire d’avoir du personnel correctement formé pour bien encadrer et motiver les élèves.
Le SER a toujours apporté son soutien à l’apprentissage d’une deuxième langue nationale avant celui d’une langue étrangère et continuera à le faire.
David Rey, président du SER
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