sCHoolmaps : nouveaux compléments numériques pour l’enseignement

L’outil sCHoolmaps a étoffé son offre sur la base du matériel pédagogique que l’Office fédéral de topographie (swisstopo) met à disposition des écoles. Derniers éléments en date : une série de compléments numériques dérivés du visualiseur de cartes de la Confédération (www.map.geo.admin.ch) pour l’enseignement de la géographie de la 5e à la 11e années.

Grâce à l’ajout potentiel d’un millier de couches, les cartes topographiques ainsi mises à disposition permettent non seulement aux élèves d’observer l’espace et les actions humaines à son encontre, mais aussi de chercher des solutions aux problèmes qui se posent. Sans compter qu’elles les familiarisent avec un outil numérique d’utilité publique tout en contribuant à son éducation.

Une fonction « Voyage dans le temps » permet par exemple à un·e élève de 5e année de déterminer le noyau ancien de sa localité. En attachant la carte topographique la plus ancienne, on circonscrit le périmètre bâti à l’aide de l’outil trait. En faisant ensuite varier la transparence avec la carte actuelle, on fait apparaitre le centre ancien de la localité ( figure 1 ). Une sortie sur le terrain offre la possibilité de repérer certains indices à capturer sous la forme de photos pour les relier à la carte.

Figure 1. Révéler le noyau ancien d’une localité à l’aide de la transparence est aisé sur le visualiseur de cartes.

La question du moyen de transport le plus approprié pour se rendre au travail est abordée en 6e année. Les élèves sont invité·es à reproduire diverses variantes pour un même trajet en les dessinant sur la carte. Cette opération leur fournit instantanément le profil et la distance de chaque tracé, ce qui leur permet de les comparer. Quelle est l’option la plus courte, quels sont les segments en pente ou quel type de route emprunte-t-on ? Autant de questions que l’on peut ensuite soumettre à la classe.

Pour les 7e et 8e années, deux prolongements traitant de la transformation du paysage sont proposés :

• le premier aborde le développement des grandes stations alpines en mettant l’accent sur l’évolution des remontées mécaniques ; apparues dès les années 1960,  celles-ci n’ont cessé de se moderniser. Le remplacement de deux téléskis par un télésiège, le pic sur lequel l’arrivée de la télécabine a été construite et l’étendue du domaine skiable au fil du temps sont autant d’éléments observables sur les cartes ;

• le second cherche à montrer l’extension urbaine en proposant aux élèves d’en calculer la proportion. En entourant chaque fois la surface bâtie à différentes époques, on obtient la mesure de cette dernière, qu’il suffit de reporter sur un tableur pour voir comment elle a évolué.

Ces deux activités montrent l’effet anthropique sur le paysage pour des besoins en lien avec l’habitat ou les loisirs.

En 9e année, les risques liés à l’écorce terrestre occupent les élèves. Le visualiseur de cartes permet de distinguer les séismes récents ( survenus il y a moins de trois mois ) des évènements plus anciens remontant notamment jusqu’au grand tremblement de terre de Bâle en 1356. S’il nous arrive de douter de l’activité sismique en Suisse, on découvre d’abord que celle-ci est quasi permanente et que la force de certains évènements explique qu’il arrive parfois que ceux-ci soient perçus par la population ( ex. : le tremblement de terre survenu dans la région de Mulhouse le 10 septembre 2022 à 17:58 et d’une magnitude de 4.7 a été ressenti dans le Jura ).

Les changements climatiques sont abordés en 10e année. Un aspect perceptible de ce phénomène est le recul des glaciers alpins ( figure 2 ). Cette transformation du paysage est parfaitement observable sur www.map.geo.admin.ch moyennant une période comparative de trente ans entre deux cartes. L’élève peut ainsi mesurer ce recul au fil du temps et constater à partir de quand celui-ci s’est accéléré.

Figure 2. Mesurer le recul des glaciers alpins concrétise la question du réchauffement climatique.

En 11e année, la revitalisation des cours d’eau peut être observée et discutée en comparant la situation avant et après l’intervention humaine, qui cherche aujourd’hui à « corriger les corrections » du passé en redonnant dans la mesure du possible aux ruisseaux et rivières leurs tracés d’antan.

Pour terminer, notons aussi que sCHoolmaps relance une découverte ludique de la Suisse avec une nouvelle édition de la carte au trésor qui emmène une équipe-classe à travers notre pays via une dizaine d’énigmes.

Ces compléments numériques sont décrits à travers des marches à suivre à l’intention des enseignant·es et font aussi l’objet de capsules vidéo explicatives. •

Thierry Chételat, chargé d’enseignement à la HEP-BEJUNE (didactique de géographie) et coordinateur romand du projet sCHoolmaps

www.schoolmaps.ch/fr