Interdire ou s’en servir ?

Les nouvelles technologies ont quelque chose de fascinant mais aussi d’effrayant. Chaque avancée technologique apporte son lot de nouveautés et de changements.Ces derniers ont presque toujours été autant craints qu’attendus, les dernières avancées ne dérogent pas à la règle, exemple ChatGPT.

Aussi loin que remonte ma mémoire d’enseignant, les innovations ou nouveautés technologique ont à chaque fois entrainé dans leur sillage leur lot d’espoir et de critiques. Je ne peux pas témoigner de l’évolution de l’utilisation de la calculatrice, car en ces temps presque lointains, j’usais encore les bancs de l’école. Pourtant, je peux répondre par l’affirmative à deux questions : est-ce que j’ai utilisé la calculatrice pour me faciliter certaines tâches, la réponse est oui ; est-ce que je sais toujours calculer et poser une opération, la réponse est encore une fois oui.

Le terme correct utilisé est bien celui d’outils. Ces moyens ne sont rien d’autre que des supports qui doivent permettre d’apporter de l’aide et un soutien aux apprentissages. On ne doit bien évidemment pas en faire forcément l’apologie et leur chercher à tout prix des vertus là où il n’en n’y aurait pas, on doit cependant prendre le temps d’analyser le potentiel et réfléchir à comment intégrer intelligemment ces derniers.

Face à la pseudo déferlante de ChatGPT  – qui n’en est pas vraiment une pour le moment –, il convient de rester pragmatique et de s’interroger en amont à comment associer l’outil aux apprentissages des élèves ou à son impact sur les modes d’évaluations, s’il devait devenir incontournable.

L’agitation sévit surtout au niveau académique, voire au secondaire II, des terrains actuellement plus fertiles à l’utilisation des intelligences artificielles. Les centres universitaires ou de formation cherchent à enrichir l’esprit d’analyse et critique des élèves, initié aux degrés précédents. Interdire ou rejeter purement et simplement cet instrument irait à l’encontre de cette volonté de développement.

David Rey, président du SER